• Si vous êtes un pouvoir publique, qu'il existe un très grand nuisible (pertes de récoltes, accidents de la route, risques sanitaires, saccages de jardins privés,…) et que vous avez peur de mener une action efficace pour en réduire la population, ne vous inquiétez pas, voici une recette pour ne rien faire.

    -      commencez par interdire aux agriculteurs de se défendre,

    -      pour faire passer la pilule (quand même un peu grosse) mettez en place un système d'indemnisation des dégats (vous aurez tout le loisir ensuite d'en limiter l'application, d'en durcir les conditions, d'en restreindre les montants),

    -      ensuite, pour faire bonne figure, déclarez l'espèce comme nuisible,

    -      immédiatement après, interdisez, spécifiquement pour cette espèce, la principale méthode de régulation des nuisibles à savoir le piégeage,

    -      gardez vous discrètement de mettre en œuvre des mesures de régulation administratives efficaces (battues administratives avec recrutement de chasseurs extérieurs, tir de nuit sur agrainage,…),

    -      laissez mijoter quelques années,

    -      au bout de quelques années les populations et les dégâts vont exploser,

    -      prenez alors votre air le plus sérieux possible et faites le bilan chiffré sur votre département:

    +  animaux tués par la chasse : plusieurs dizaines de milliers par an,

    +  animaux tués dans le cadre de la régulation administrative : quelques centaines par an,

     animaux tués dans le cadre du classement nuisible …. : quelques unités par an!

    -      Prenez alors l'air un peu condescendant de ceux qui croient avoir fait une démonstration scientifique, ajoutez y une petite dose d'air attristé et compassionnel et dites :"vous voyez, il n'y a que la chasse qui peut régler le problème!".

    La boucle est bouclée, vous voila tranquille pendant plusieurs dizaines d'années avec des populations et des dégâts qui augmentent et votre conscience (administrative bien sûr!) qui reste limpide comme les eaux de Vals!

     


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  • Il était une fois un agriculteur qui cultivait la terre pour gagner sa vie. Il apportait du fumier, il labourait, il semait, il arrosait, il arrachait les mauvaises herbes en espérant une bonne récolte. Un jour des sangliers vinrent dans ses cultures et les ravagèrent. L'agriculteur fut profondément blessé de voir son travail détruit. Il appris que les chasseurs devaient tuer les sangliers pour qu'ils ne causent pas de dégâts et qu'à défaut ils devaient protéger les cultures par des clôtures. Il demanda donc aux chasseurs de son village de lui aider à acheter des clôtures et à les installer. Les chasseurs lui répondirent qu'ils n'avaient pas envie d'acheter des clôtures et qu'ils n'avaient pas le temps de les installer. Ne voulant pas voir ses cultures détruites l'agriculteur acheta lui-même les clôtures et commença à les installer le soir après sa journée de travail. Les chasseurs allaient le voir et lui reprochaient de n'avoir pas clôturer un côté du champ. L'agriculteur clôtura alors aussi ce côté formé d'une haute muraille. L'agriculteur était satisfait que ses cultures soient enfin protégées. Mais une nuit les sangliers parvinrent à franchir la clôture et ravagèrent ses cultures comme jamais ils ne l'avaient fait. En se rendant dans ses champs le matin et en voyant tout son travail détruit l'agriculteur fut écœuré. Ce jour là les chasseurs faisaient une battue à proximité. L'agriculteur décida d'aller les voir pour leur dire de venir constater que malgré toutes les clôtures les sangliers étaient rentrés et avaient détruit ses cultures. L'agriculteur se retrouva au milieu d'un groupe de huit chasseurs. Les chasseurs se dirent alors que c'était le moment de lui faire peur. Un chasseur lui donna un coup de poing, un autre l'insulta, un troisième le gifla et les autres regardèrent sans rien dire. L'agriculteur, devant une telle violence, alla porter plainte à la gendarmerie. Les chasseurs décidèrent de ce qu'ils allaient dire. Ils dirent aux gendarmes que l'agriculteur les avait insultés et qu'aucun chasseur ne l'avait frappé. Les gendarmes crurent les chasseurs et accusèrent faussement l'agriculteur d'autres maux. Le jour du jugement le représentant de l'État affligea encore l'agriculteur. Il lui déclara qu'il ferait mieux de remercier les chasseurs plutôt que de les déranger et déclara que les chasseurs et les agriculteurs devaient se débrouiller entre eux. Son intelligence était malade. Il ne savait plus distinguer la différence de valeur entre une profession et un loisir. De même, les élus du pays se préoccupaient plus de leur réélection que du fonctionnement juste de la société. Comme ils avaient peur des chasseurs ils avaient interdit aux agriculteurs de se défendre des sangliers. Même les agents de l'État, pour fuir leurs responsabilités, clamaient la main sur le cœur que seule la chasse pouvait régler le problème et se gardaient de mettre en oeuvre des méthodes de régulation efficaces de ce nuisible.

    L'agriculteur fut condamné à une lourde peine pour acte de violence. Il reparti écœuré ayant perdu la seule chose qui lui restait : la confiance dans la justice de son pays.

     

     

     


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  • PETITE VISITE DE COURTOISIE

    Une pièce de Jean Néralboldésangliers
     

    Acteurs : Un agriculteur cévenol, deux gardes-chasse, deux gendarmes, deux chasseurs.
     

    Acte 1 et unique - Scène 1 et unique


    L'Agriculteur travaille en tracteur dans ses vignes. Une cohorte composée des deux gardes-chasse, des deux gendarmes et des deux chasseurs s'approche. L'agriculteur descend de son tracteur.

    L'AGRICULTEUR : Bonjour Messieurs

    LE GARDE-CHASSE 1 : Bonjour Monsieur

    LE GARDE-CHASSE 2 : Bonjour

    LE GENDARME 1 : Bonjour

    LE GENDARME 2 : Bonjour

    LE CHASSEUR 1 : Bonjour

    LE CHASSEUR 2 : Bonjour

    LE GARDE-CHASSE 1 : Je me présente Monsieur Gardebien, garde-chasse de ce territoire. A qui ai je l'honneur?

    L'AGRICULTEUR : Monsieur Travailledur

    LE GARDE-CHASSE 1: Monsieur Travailledur. Ha mais vous êtes connu! On parle de vous  dans  les journaux, sur Internet…

    L'AGRICULTEUR : Si vous le dites

    Le Chasseur 1 et le Chasseur 2 montrent aux gardes-chasse et aux gendarmes quelques poignées de maïs jetées au sol.

    LE GARDE-CHASSE 1 (à l'Agriculteur) : C'est du maïs.

    L'AGRICULTEUR : Oui c'est du maïs!

    LE GARDE-CHASSE 1: Ce sont vos terres ici?

    L'AGRICULTEUR : Oui

    LE GARDE-CHASSE 1 : Vous savez qui aurait pu fréquenter vos terres pour y mettre ce maïs?

    L'AGRICULTEUR : Qui a mis ce maïs? Mais je vais vous le dire tout de suite : c'est moi!

    LE GARDE-CHASSE 1 (visiblement peu habitué à ce genre de déclaration): Et pourquoi vous avez fait ça?

    L'AGRICULTEUR : Pour attirer les sangliers et les tuer!

    LE GARDE-CHASSE 1 (cette fois complétement désappointé) : Monsieur c'est interdit de faire ça. Je vais vous verbaliser.

    L'AGRICULTEUR : Verbalisez moi.

    LE CHASSEUR 1 : C'est nous qui avons signalé ce maïs aux gardes pour que l'on ne pense pas que c'est nous qui l'avons mis.

    L'AGRICULTEUR : Je comprends…

    LE GARDE-CHASSE 1 : Monsieur vous ne croyez pas qu'il vaudrait mieux agir en bonne entente avec les chasseurs de la communes. Il font tout leur possible pour régler le problème du sanglier.

    L'AGRICULTEUR : Je suis entièrement d'accord avec vous. Les chasseurs font le maximum pour régler le problème. Mais ça ne suffit pas puisque je suis obligé d'entretenir un kilomètre de clôtures électriques pour protéger mes cultures.

    LE GARDE-CHASSE 2 : Les clôtures ne sont pas toujours efficaces.

    L'AGRICULTEUR : Je suis encore entièrement d'accord avec vous! L'année dernière, alors que mes cultures de légumes étaient entièrement clôturées, les sangliers sont rentrés et ont causés pour plus de 1 000 € de dégâts.

    LE GENDARME 1 : Tout le monde est concerné. Moi aussi j'ai des terres et les sangliers me causent des dégâts. Il faut l'accepter et faire avec.

    L'AGRICULTEUR : Monsieur, si vous êtes là en uniforme c'est que l'agriculture ne doit pas être votre gagne pain! Que diriez vous si tous les matins un petit malin s'amusait a dégonfler les pneus de la voiture qui vous sert à aller au travail?

    LE GARDE-CHASSE 1 : En mettant du maïs vous faites venir les sangliers.

    L'AGRICULTEUR : Je n'ai pas besoin de les faire venir. Ils sont déjà là. Regardez les sillons de vignes ils sont complètement défoncés. Tant qu'ils défoncent le sol dans les vignes ça ne me dérange pas trop mais avant qu'ils viennent dans les légumes je préfère les faire venir à ce point précis avec un peu de maïs et les tuer. Je défends mon travail.

    LE GARDE-CHASSE 1 : Si je vous verbalise on va en parler dans la presse.

    L'AGRICULTEUR : Ce n'est pas a moi de vous dire ce que vous avez à faire.

    LE GARDE-CHASSE 1 : Plutôt que d'en venir là vous devriez appeler les chasseurs de la commune dès que vous avez des problèmes avec les sangliers.

    L'AGRICULTEUR : Certains chasseurs de la commune m'ont frappé l'année dernière. Ils ne sont jamais venu s'excuser. Vous comprenez bien que la confiance est rompue. Maintenant je préfère traiter directement avec les services de l'État.

    Silence

    L'AGRICULTEUR (voyant ce petit monde finalement plutôt embarrassé de se trouver là) : Messieurs si vous n'avez pas mieux à me dire je vais reprendre mon travail. Au revoir.

    LE GARDE-CHASSE 1: Au revoir

    LE GARDE-CHASSE 2 : Au revoir

    LE GENDARME 1 : Au revoir

    LE GENDARME 2 : Au revoir

    LE CHASSEUR 1 : Au revoir

    LE CHASSEUR 2 : Au revoir

    L'Agriculteur remonte sur son tracteur et reprend son travail. La cohorte repart comme elle est venue.
     
                                                                  * -- * -- *
     

    Toute ressemblance de cette histoire avec la réalité serait fortuite!

     

     

















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  • Elle est née l'association des Ardéchoises et Ardéchois qui en ont ras le bol des surpopulations de sangliers qui nuisent à leur travail, à leur environnement à leur qualité de vie. Elle a un joli nom : "Ras l'bol des sangliers". Et un objet simple : "obtenir la réduction des populations de sangliers afin que cette espèce ne représente plus une nuisance pour les agriculteurs, les propriétaires, l'environnement, la sécurité publique et tout citoyen usager de l'espace naturel".

    Pour adhérer à l'association rien de plus simple : retourner le bulletin d'adhésion

    contact mel : raslbolsangliers@laposte.net

    site de l'association : Ras l'bol des sangliers



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  • Quand les paysans et les citoyens en ont marre d'une situation qui les touche dans leur travail, dans leur sécurité, dans leur cadre de vie, ils se bougent. 80 personnes se sont réunies le 25 janvier 2012 à Lablachère pour dire leur ras l'bol des surpopulations de sangliers.

    ça bouge...



     


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